C’est bien connu, un logo en Comic Sans (Voir l’article « Le Comic Sans, cette police mal aimée ») n’a pas le même effet qu’un logo avec une autre typographie. C’est aussi valable pour tout autre type de création : site internet, flyer, carte de visite etc. Zoom sur cet aspect souvent méconnu, parfois méprisé, du travail de création.
Quelle différence entre un typo et une autre ?
Le cerveau traite les informations via les formes et les couleurs qu’il voit, même lorsqu’il est en train de lire du texte. Nous le faisons tous de façon inconsciente, jugeant la fiabilité d’un texte selon son aspect. La typographie donne un ton, une émotion à ce qui est écrit et donc silencieux.
Un typographie est aussi jugée de par son passé. La Comic Sans est encore un bon exemple, mais on peut aussi penser à des polices utilisées par de grandes marques et donc qui sont reconnaissables immédiatement : Bodoni pour Vogue, Times New Roman pour le journal The Times etc etc.
Les titres des magazines sont le parfait exemple de ce qu’on veut renvoyer aux lecteurs : chic, rose, proche de ses lecteurs de par la typo manuscrite.
Ainsi, des formes plus arrondies comme une typo de type manuscrite auront un impact plus doux et agréable à l’oeil qu’une typo avec des empâtements plus bruts.
Jugez par vous-même avec l’utilisation de Raleway contre Comic Sans. On perd en crédibilité non ?
La typographie sur-mesure
Certains grands groupes ont créé des typo entièrement paramétrables et personnalisables. L’utilisateur peut ainsi changer lui-même les empâtements de la taille à l’orientation, le contraste entre les pleins et les déliés, la largeur des caractères etc.
Le désavantage est qu’on perd l’identité, « l’âme » qu’on a voulu donner au départ à cette font puisqu’elle est modifiée à l’infini par ceux qui l’utilisent.
Créer une typographie sur-mesure pour une marque peut aussi devenir l’identité visuelle de celle-ci.
Par exemple le studio de graphistes Chevalvert a créé en 2011 la typographie « Confluence TCL » pour la marque TCL, les Transports en Commun Lyonnais. Elle a été étudiée spécialement pour les supports de communication et de signalétique liés aux transports en commun et ses problématiques, le but principal étant d’être lisible de très loin comme de très près.
Exemple d’utilisation de Confluence TCL
Choisissez bien !
Le conseil que je donne le plus souvent en matière de choix de police : choisissez bien ! Il est difficile voir parfois impossible de changer la font d’un logo sans le refaire complètement. Pour les supports web c’est techniquement plus facile, mais si une identité est fondée sur une font en particulier, les internautes habitués du site risque d’être déstabilisés par un changement trop brutal, au risque qu’ils ne reviennent plus sur votre site. Pour ne pas se tromper, mieux vaut encore laisser ces choix à un professionnel.