Les vices cachés du freelance

Il y a quelques mois je me suis lancée dans le métier de graphiste UI designer freelance. J’ai pu lire de nombreux articles à ce sujet racontant tous les bons côtés d’être indépendant, et c’est vrai qu’il y en a beaucoup : travailler où l’on veut, quand on veut, pour qui on veut, c’est vraiment appréciable. Cependant on parle assez peu des mauvais côtés, sans doute parce que le positif l’emporte sur le négatif. Ces points négatifs sont à savoir avant de lancer son activité. Laissez-moi donc vous énumérer quelques inconvénients qu’il faut savoir avant de devenir freelance.

Les casquettes de comptable et de commercial

multitask

Pour la petite histoire j’ai travaillé un peu moins d’un an chez l’annonceur puis plus de 2 ans dans une agence web. Je voyais parfois passer des factures des sites et logos que je réalisais, sans vraiment y prêter attention. J’étais salariée et donc payée le même montant tous les mois quelles que soient les valeurs des prestations.

Le jour où il a fallu réaliser mon premier devis en tant que freelance, j’étais donc bien perdue. Entre les mentions légales à afficher, les tarifs à aborder, comment les afficher sur les devis et les factures… Les informations ne sont pas forcément faciles à trouver sur Internet, d’autant que les graphistes et illustrateurs ont le choix entre la maison des artistes et le régime des auto-entrepreneurs.

La casquette de commercial pour vendre ses services passe forcément par la conception d’un devis avec mentions obligatoires et tarification en fonction du type de client et de la demande. Le commercial doit aussi trouver de nouveaux clients et pour cela il va falloir démarcher. Là encore, ce n’est pas de tout repos. Certains visent un secteur particulier, d’autres un type d’entreprise. Chez les designers, qu’ils soient graphiques ou autres, la concurrence est dure, j’en parlerai un peu plus bas.

La casquette de comptable concerne plutôt la gestion du compte en banque pro et des déclarations de CA. D’apparence cela parait simple, mais il suffit de vouloir changer une adresse auprès de l’URSSAF et de vouloir déclarer mensuellement plutôt que trimestriellement pour que tout se complique. S’ajoute donc une casquette de secrétaire pour gérer les différents organismes auprès desquels on va avoir affaire.

Les bons outils pour la facturation

Pour les tarifs je me sers régulièrement de cet outil qui a déjà fait l’objet d’un article de mon blog : L’outil de Kob One pour consulter des devis de freelances

Existe également ce site qui affiche les tarifs habituels en Belgique, mais qui sont aussi valables pour les freelances français.

La solitude

solitude

Se lever à 10h du matin, se coucher à 3h, travailler autant qu’on veut chez soi, même dans son lit… Bien sûr, sur le papier ça fait rêver. Sauf que rester seul toute la journée fait vite moins rêver. Même si la journée peut passer vite en travaillant, vont arriver les pauses cafés et déjeuners avec votre chat pour seul compagnon. Si vous vivez en couple avec une personne salariée, vous allez attendre avec impatience que votre compagnon ou votre compagne rentre pour sortir. Sauf qu’il ou elle n’aura qu’une envie : rester chez soi ! Il faut s’attendre à être en décalage entre vos attentes et celles de vos proches, ce qui est parfois dur à encaisser psychologiquement.

Pour palier à ça j’ai trouvé la meilleure des solutions : le coworking. Certes c’est un coût non négligeable qu’il est difficile à financer les premiers mois. Cependant travailler en espace de coworking oblige à prendre un rythme régulier, permet de rencontrer du monde, de faire des blagues autour d’un café avec des humains plutôt que son chat, à faire du sport et d’autres activités en groupe plus que tout seul etc etc. S’entourer d’autres freelances dans d’autres domaines ne peut qu’être bénéfique.

Les montagnes russes du compte en banque

montagnes russes

Si vous réalisez de gros projets comme moi, il est possible que vous demandiez à votre client un acompte pour commencer à travailler, puis le reste à la livraison du produit. Le problème, c’est que pour X raison ce solde peut arriver aussi bien dans 2 semaines que dans 3 mois. Tout va dépendre de la rapidité et de la flexibilité du client, du développeur et de tous les autres acteurs du projet. En attendant, vous devez quand même continuer à manger et à payer votre loyer ! Il va donc falloir constamment chercher de nouveaux clients plus ou moins importants à côté (cf. La casquette du commercial).

De ce fait être freelance est synonyme de précarité pour tout organisme qui pourrait vous avancer de l’argent ou vous louer quelque chose. Comme il est difficile de justifier ses revenus en l’absence de fiche de paie, ils sont très frileux et refusent de vous louer un appartement ou de vous vendre une machine à laver si vous voulez payer en plusieurs fois.

La concurrence

concurrence

Vous aurez plusieurs types de concurrence, la principale étant la concurrence tarifaire. Les designers sont souvent confrontés à ça car un client va bien sûr faire plusieurs devis auprès de plusieurs confrères. De ce fait il y aura moins cher et plus cher et le client va choisir parmi plusieurs tarifs et plusieurs services.

Si un client cherche un logo pour 10€, passez votre chemin ! N’acceptez pas une mission sous-payée parce que vous n’avez que ça. C’est vous qui choisissez votre tarif selon ceux du marché. Ignorez les amateurs sur Twitter et autres sites qui proposent des prestations à 5€, ils trouveront toujours des clients mais ils ne vous apporteront rien pour vos projets futurs.

Le regard des autres

montagnes russes

Hé oui, être freelance c’est aussi être jugé injustement ! Dans la tête de beaucoup de personnes, être freelance c’est être fainéant. Ils pensent aussi qu’être freelance est trop dur et qu’il n’est réservé qu’à une « élite » de travailleurs.

Il vous faudra vous armer de patience et votre interlocuteur de compréhension pour arriver à lui faire intégrer que vous pouvez bien gagner votre vie et que oui, vous travaillez, vous êtes heureux et vous ne trainez pas en sarouel toute la journée en « faisant des dessins » car oui, vous êtes épanoui(e) en tant qu’indépendant(e) et libre de faire ce que vous voulez !

Un commentaire sur “Les vices cachés du freelance”

  1. Tout est dit ! Merci candie pour ce partage, vécu et criant de vérité 😀

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